Ce constat fait hier par le président de la république francaise, au cours d’un discours tenu à l’occasion de la 30ème édition d’une manifestation annuelle organisée afin de réunir la fine fleur de l’élite politique (Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Anne Hidalgo etc …), qui vient volens nolens s’y montrer, semble le réjouir, mais aussi mériter le ton performatif d’une prédiction auto-réalisatrice, dont il ne serait pas totalement sûr.
Cette rhétorique percutante n’est pas anodine et joue habilement avec les oppositions et les limites des concepts, mais aussi avec la différence entre le sentiment perçu, la réalité et le souhait.
« Les juifs sont chez eux en France », c’est une impression que partagent déjà les antisémites, mais aussi un sentiment que les juifs ne ressentent peut-être pas tous actuellement et dont le président voudrait les convaincre, s’opposant sur ce point à un premier ministre israëlien, venu récemment marcher à Paris, né après la seconde guerre mondiale et dont la famille partie d’Europe avant et ayant ensuite rejoint les Etats-Unis n’a pas souffert.
Les autres, les non-juifs, qui ne sont a priori pas tous antisémites, n’ont peut être pas l’impression d’être chez eux en France, soit parce que le comportement d’autres autour d’eux a changé, soit parce que certains de leurs comportements visibles, qui n’y sont pas traditionels (burka ..) ne sont plus tolérés en France, d’autres le restant (Hallal=cacher=pas cher).
Car il est bien évident que les juifs ont leur place dans la république, depuis 1791 en France, la loi Crémieux en Algérie au XIXème siècle, puis leur départ lors des évènements de 1962.
Les antisémites n’ont pas leur place dans la république, depuis la relativement récente loi Gayssot, et les avatars législatifs ultérieurs, au moins au niveau de l’expression (ce qui n’était pas le cas sous la 3ème république comme le prouve les caricatures de l’époque), mais aussi sans doute de l’opinion et cette qualité étant niée de la pensée elle-même, le renforcement de telles dispositions d’exclusion étant promu au rang de solution finale souhaitable aux problèmes.
Par antisémite, qui n’est pas a priori une référence religieuse, il faut sans doute entendre dans la bouche du président l’acception restreinte du terme qui ne retient pas dans son objet les maghrébins et arabes, mais inclut sans réticence les ashkenases d’europe centrale.
Le côté percutant de la formule et la communauté constituant l’assistance à laquelle il s’adresse, permettant d’omettre les références anti-racistes féministes ou homophiles qui y sont habituellement associées.
Dans le contexte actuel, la présence du président à un tel évènement ne peut s’interpréter que comme une participation à une stratégie de tension, à l’heure où quelques péripéties de déclarations liminaires avaient pu servir de facteur déclenchant à son boycott par le CFCM.
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