Emmanuel Macron est un fameux hypnotiseur, s’étant déjà emparé de l’esprit de François Hollande dès le début du quinquennat au point d’en être de fait le conseiller économique de l’ombre avec la réussite que l’on sait. Alors que François Bayrou, candidat récurrent à l »élection présidentielle, et homme politique expérimenté et raisonnable, avait dès le mois de septembre fustigé les liens d’Emmanuel Macron avec les forces de l’argent, et souligné sa consistance d’hologramme, puis suite aux deux primaires voyait un espace dégagé au centre par la désignation de Benoït Hamon ex frondeur, d’un côté et François Fillon de l’autre dont le programme anti-fonctionnaire et initialement drastique pour la santé ne pouvait recueillir son soutien au contraire de celui d’Alain Juppé, alors qu’ainsi une chance unique s’offrait à lui pour une quatrième tentative, il a suite à une rencontre avec Emmanuel Macron succombé à son pouvoir de séduction lors d’une semaine où ce candidat à la présidence de la République, à la recherche du vote algérien se répandait à l’étranger sur le crime contre l’humanité commis par la France lors de la colonisation.
Après le ralliement de François de Rugy, parjurant son engagement de primaire, pour faire bonne mesure et que la fête soit totale, François Bayrou a tenu à annoncer son alliance lui-même le jour du dîner du CRIF où sont convoqués les hommes politiques agréés au plus hautes fonctions, dans ce pays de la loi de 1905, qui s’y prêtent de bonne grâce comme Fillon, Hamon, Hollande ou Macron, et où ces deux derniers se porteront l’accolade en signe de continuité politique, dans un mélange de connivence et de traitrise.
Le jeu de massacre des candidats putatifs sérieux nécessaire à ce résultat est presque achevé :
Nicolas Sarkozy
Alain Juppé
François Hollande
Arnaud Montebourg
Manuel Valls
François Bayrou
Il ne reste que François Fillon touché par une torpille du Canard sous la ligne de flottaison, et qui est toujours vivant.
Les primaires sont une belle chose : aujourd’hui les sondages prévoient au deuxième tour un duel entre deux candidats qui n’y ont pas participé !
Toute la préparation médiatique est optimale pour fourguer maintenant au citoyen électeur un produit Macron, inconnu il y a 2 ans, dont le programme encore à paraître est l’objet d’une optimisation marketing évidente, avec le souci d’apparaître comme l’adversaire optimum de la candidature Le Pen.
L’incertitude sur le résultat des urnes n’a jamais été aussi grande, accrue par l’absence d’équipe gouvernementale préparée, et l’imprévisibilité extême d’élections législatives au calendrier inversé si la victoire présidentielle n’a comme on peut le prévoir actuellement le soutien d’aucun parti de gouvernement, objet habituel de l’alternance.
Le constat de la faillite des institutions est patent. Comment un énarque, banquier d’affaire, présent encore au gouvernement il y a moins de 6 mois, qui avait l’oreille du président, peut-il se présenter comme un candidat d’alternance anti-système ?
Il n’y a pas d’alternative nous disait-on, du temps de Thatcher, mais le Brexit et Trump sont passés par là, si le choix proposé est entre la continuation dans un libéralisme mondialiste européen à marche forcée, et une option pour plus de protection sur une base nationale, la question binaire a du sens, mais de même que Jean-Marie n’a pu accéder au second tour que parce qu’on ne l’attendait pas, Marine ne peut sans doute être élue que si l’on reste persuadés qu’elle ne peut pas l’être. Comme pour Trump.
Il faut sans doute s’attendre à la publication de sondages montrant son élection possible.
Voilà c'est fait : Le Président de la République a nommé M. François Bayrou Premier ministre, et l’a chargé de…