Une tradition bien française, avec 13 morts l’année dernière, la police exerce le droit qui lui a été accordée depuis l’évolution législative de 2017, et qui depuis la réforme Badinter est refusé à l’État, tout au moins aux décisions de justice prononcées au nom du peuple français.
Cela a sans doute été voulu par le législateur pour renforcer la peur de la police, dans le corps social, mais qui ne semble pas avoir l’effet dissuasif attendu auprès d’un peuple fier et reluctant.
Le phénomène déjà détecté il y a un an (Double meurtre au Pont-Neuf à Paris !) ne peut plus être considéré comme une manifestation aléatoire, éventuellement regrettable, mais constitue un phénomène de société structurel, statistiquement établi.
Il ne s’agit pas de l’égarement d’un jeune recruté, mal formé, de l’usage d’une arme de guerre mise en dotation sous motif d’anti-terrorisme, mais de fonctionnaires aguerris, travaillant en équipe, et non dissuadés par l’usage éventuelle de caméra piéton, dont les motards ne sont pas dotés, ou de téléphone portable de témoins.
La victime en l’occurence Nahel « Celui dont le travail est fructueux » était semble-t-il connue des services de police, mais ne faisait à cette occasion que l’objet d’un simple contrôle routier.
A l’heure où la Première ministre vient d’annoncer la prochaine baisse de l’age minimum du permis auto à 17 ans, pour soutenir la filière automobile en difficulté économique avec le passage à l’électrique, la victime de Nanterre sera peut être la dernière victime à ne pouvoir justifier du fameux sésame.
Les politiques, Macron en tête jouent le service après-vente, pour tenter de minimiser la fureur populaire, et masquer les quelques voix qui approuvent, manipulant l’opinion en déclarant ce fait divers inexplicable et inexcusable dans un discours qui se voudrait auto-réalisateur.
La première Ministre se joint au commentaire et l’Assemblée Nationale elle même, se fend d’une minute de silence.
Or il ne semble pas que de telles mesures ait été prises quinze jours avant, lors du refus d’obtempérer, ayant entraîné sa mort, du jeune Alhousseine de 19 ans, certes majeur, alors qu’il se rendait à son travail, dans la banlieue d’Angoulême le 14 juin 2023.
Sans doute l’existence d’une vidéo documentant le tir (réflexe ?) au thorax du policier à côté de la portière menaçant le jeune conducteur qui s’était arrêté, lors de son redémarrage y est-elle pour quelque chose.
Bien que les deux victimes semblent allochtones (né en Guinée en 2003 pour Angoulème) les conditions ne sont pas similaires.
Pourtant ces deux morts sont à mettre au compte de l’action de l’Etat pour la sécurité routière.
Aucune des deux victimes n’étaient recherchées pour des crimes ou délit.
En revanche le comportement du véhicule, avait attiré l’attention des forces de police et leur engagement a permis d’éviter des risques ultérieurs.
Sur 25 000 environ refus d’obtempérer par an soit presque un toutes les 20 minutes, il y a de l’ordre de 150 tirs et une douzaine de morts, c’est une létalité de 0,5 pour mille soit à peu près cinq fois inférieure à celle du Covid-19.
Nahel n’était pas à son coup d’essai, il avait même appris au fil de ses 5 refus d’obtempérer, dont le dernier assez récent que celà ne se traduisait habituellement que par des inconvénients judiciaires mineurs, dont certains encore à venir.
Le tireur (instinctif ?) est un élément modèle de la police objet de marques de reconnaissance et de courage.
En l’occurrence, restant à côté de la portière au lieu de se placer devant le véhicule pour mettre le jeune conducteur arrêté en joue dans son champ de vision en position de conduite, il a fait preuve de lacheté.
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