2015 printemps islamique : de Charlie Hebdo au Yemen

Paris, 20 morts débutant par Charlie Hebdo, pouvait-être interprété comme une atteinte à la liberté d’expression, associé à un ciblage anti-juif, et ces évènements furent perçus ainsi.
Avec le recul, la suite des évènements replace cet épisode du début de l’année 2015, avec la série comprenant à ce jour Verviers en Belgique, Copenhague au Danemark, puis crescendo Bamako au Mali, le Bardo en Tunisie, le Yemen enfin, dans une perspective différente.
Au total l’essentiel des victimes sont musulmanes, (plus de 140 au Yemen, dans un lieu de culte). La méthode jugée étonnante au début, un petit commando de jeunes nationaux, prêts au sacrifice suprême, armés de kalashnikov, par sa répétition, relierait déjà ces évènements entre eux, s’il n’y avait pas eu de revendication, et malgré quelques variantes (à Bamako le commando s’est échappé) rejoint, dans son apothéose finale à ce jour, l’usage plus attendu d’explosif dans un attentat-suicide.
S’il est une communauté atteinte ce sont les Chiites.
Il devient difficile d’interprêter alors ces évènements comme des actions de combat d’une civilisation ou communauté musulmane dressée unanime derrière son livre sacré contre l’occident judéo-chrétien.
Les cibles sont choisies avec soin, la presse (des dessinateurs stars) et des observants d’interdits alimentaires juifs pour maximiser l’écho médiatique en France, tout en traitant de préférence par surprise des cibles peu ou mal défendues, une réplique demi-échec au Danemark, mais ensuite un transfert du théatre d’action en Afrique, sur des cibles étrangères, militaires (mais dans la cité) à Bamako, touristes culturelles et économiques à Tunis, autochtone mais Houtis soutien du nouveau régime au Yemen. Un certain souci de ne pas s’attaquer indistinctement à la population générale (imprimeur,.. tunisien), malgré le décompte final.
En trois mois c’est toute une saison d’évènements, et maintenant voici le printemps !
Islamique est une caractéristique des acteurs, qui le revendiquent, comme l’Etat Islamique d’Iraq et du Levant (ISIS, Daech), organisation territoriale à laquelle la reconnaissance du statut d’état manque encore.
Le printemps arabe était le concept fédérateur pour présenter il y a quelques années, l’embrasement de la Tunisie à la Syrie, voulu comme une marche (forcée) vers la démocratie, au résultat que l’on sait.
Les évènements de cette saison qui s’achève avec l’arrivée du printemps concernent l’Europe, l’Afrique, le moyen Orient et ne sont pas spécifiquement arabes, mais leur caractère islamique est indéniable.
Il s’agit de guerre psychologique, aucun objectif atteint n’ayant de valeur militaire dans une guerre où la France est engagée sur plusieurs théatres depuis longtemps et avec des moyens militaires diversifiés (terre, air, mer). Cette guerre psychologique fait des morts, mais satisfait des objectifs économiques, tension sur les ressources de la défense par le gel de 10 000 personnes à des tâches de sécurité métropolitaine, destabilisation de l’économie touristique de la Tunisie, seul exemple réussi du remodelage démocratique issu du printemps arabe et transmet quelques messages ciblés à un premier ministre Valls toujours attentif au discours du Crif et à un président Hollande proche des milieux de la presse, et commentant ironie du sort, l’épisode du musée du Bardo à l’occasion d’un discours de soutien aux oeuvres orientales Assyro-Babylonniennes préislamiques dont des originaux sont préservés au Louvre.

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